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xav bidule
22 janvier 2014

Simon

Le jeu de l'erreur, il y en a une entre les deux dessins !


voyageur dans les marches

marcheur dans les marches couleur

 

~ Les chants du voyageur ~

 

 

Chère maman,


Mon voyage se passe bien. Je ne peux pas me permettre de te dire où je suis et de toute façon je ne préfère te le dire, toi qui craignais déjà que j'aille vivre à la ville la plus proche !
La vie se déroule tranquillement, depuis que j'ai fui les champs de bataille. Je me rends compte que ça va faire trois ans maintenant que mon voyage a commencé. Rassure-toi, je suis bien vivant, dans les pays lointains. Au début j'avais assez peur des autres, je pensais que ma vie de déserteur allait se borner à me cacher sans arrêt. Tout ce que la Nation nous avait dit me paraît aujourd'hui être un tissu de mensonges. Bon je ne vais pas me battre avec toi maintenant dans cette lettre, ce n'est pas le but. Mais sache que ma manière de voir les choses a changé, et je ne suis pas si malheureux que ça. Je ne l'ai jamais dit à personne, pourquoi j'ai déserté. J'étais plutôt patriote comme tu le sais. Je me sentais prêt à beaucoup pour le pays. Mais le jour où j'ai mis cet homme en joue, j'ai compris que ça n'était pas possible. C'est là que j'ai choisi.

Tu sais, depuis quelques temps je repense à Emilie. Je ne crois pas qu'elle nous en voulait, tout ça parce qu'elle venait du pays voisin. Et souviens-toi, comme je l'ai pleurée et détestée en même temps. Je voudrais bien la revoir, même si aujourd'hui ça sera peut-être elle qui m'en voudra. Enfin je suis bien content qu'elle ait réussi à prendre la fuite par le col du Sud. Je la recherche, c'est un but de mon voyage, il en faut bien un ! J'ai appris de diverses personnes qu'elle était toujours en vie, et qu'elle s'était mise à voyager comme moi maintenant, c'est assez curieux ça... Je t'en parle librement parce que le temps que tu reçoives cette lettre, je serai déjà bien loin de mon emplacement actuel.

Les trois ans écoulés sont passés vite finalement, même si j'ai perdu beaucoup aussi il ne faut se mentir. Vous me manquez tous. J'espère que quand les déserteurs de la Guerre du col seront pardonnés par l'Etat, je pourrai revenir. J'espère aussi que vous ne m'en voudrez pas trop. C'est peut-être illusoire de penser que les choses pourraient redevenir comme avant.

En tout cas, j'ai commencé à me prendre de passion pour la musique des autres pays. C'est chouette ! On m'a appris à jouer d'un instrument à cordes très curieux, qui ressemble à une meule mais en bois (c'est pas très grand et très facile à transporter). Je commence à accumuler quelques chants qui racontent des histoires traditionnelles d'ici et là. Je me dis que je vous les chanterai quand je reviendrai... J'ai rencontré des artistes vraiment étonnants, qui te font vibrer de plaisir, parfois qui t'inquiètent, j'aime beaucoup ressentir ces sensations, comme quoi ça peut se passer autrement que par la guerre !

Je dois déjà te laisser, j'ai saisi une rare occasion pour t'envoyer cette lettre (j'espère que le type ne m'a pas menti) et je n'ai eu que vingt minutes pour l'écrire. Pardon si c'est un peu décousu, les idées vont un peu dans tous les sens.

Je vous aime tous, et vous dis à bientôt, si l'occasion se présente.

Bien à toi,
Simon

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13 janvier 2014

Louise

 

En vous souhaitant une bonne année, avec un peu de retard =)

fillette dans les marches

fillette dans les marches

~ Ma Louise ~

 

 


Quand je te vois, ma petite-fille,
Je repense au fait que tu aurais pu ne jamais être là.
Je repense à toutes celles face à qui j'ai perdu confiance,
Au point d'en être ridicule parfois et encore honteux aujourd'hui,
Puis à celle qui a su me mettre en confiance
Et me donner cette chose que je ne pensais jamais trouver un jour.
Quand je te vois, ma petite-fille,
Je me dis que tout n'est pas perdu,
Qu'entre les îles où il fait toujours soleil,
Le bon vivre n'est pas près de disparaîte.

Je me souviens des trois guerres que j'ai faites,
Du doute que j'ai souvent eu sur la fin
A me demander pourquoi je me battais
En voyant la folie, la vivant parfois,
Au point de me réveiller encore aujourd'hui la nuit,
Innondé de sueures froides faites des souvenirs des flammes,
Face à un ennemi qui comptait dans ses rangs
Nombre de gens égarés comme moi.
Je me souviens de cette fête du solstice,
Où un soldat ennemi m'avait mis en joue,
Mais me dit que ce n'était pas aujourd'hui qu'il commencerait,
Que ce n'était pas mon jour.

Je me demande comment j'ai pu revenir,
Alors que presque tous mes camarades ne reviendront jamais.
Je remercie ta grand-mère de m'avoir attendu,
De ne pas m'avoir envoyé cette lettre que de nombreux soldats ont reçue.
Je la remercie de m'avoir redonné de suite une raison de continuer.
Elle me manque, ma Françoise,
Et toi, ma Louise, ma petite-fille,
Tout ce que j'ai connu, ce que j'ai fait,
Et ben, quand je te vois,
Je me dis que ça en valait bien la peine.

 

Ton grand-père Jean.

xav bidule
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