Louise
En vous souhaitant une bonne année, avec un peu de retard =)
~ Ma Louise ~
Quand je te vois, ma petite-fille,
Je repense au fait que tu aurais pu ne jamais être là.
Je repense à toutes celles face à qui j'ai perdu confiance,
Au point d'en être ridicule parfois et encore honteux aujourd'hui,
Puis à celle qui a su me mettre en confiance
Et me donner cette chose que je ne pensais jamais trouver un jour.
Quand je te vois, ma petite-fille,
Je me dis que tout n'est pas perdu,
Qu'entre les îles où il fait toujours soleil,
Le bon vivre n'est pas près de disparaîte.
Je me souviens des trois guerres que j'ai faites,
Du doute que j'ai souvent eu sur la fin
A me demander pourquoi je me battais
En voyant la folie, la vivant parfois,
Au point de me réveiller encore aujourd'hui la nuit,
Innondé de sueures froides faites des souvenirs des flammes,
Face à un ennemi qui comptait dans ses rangs
Nombre de gens égarés comme moi.
Je me souviens de cette fête du solstice,
Où un soldat ennemi m'avait mis en joue,
Mais me dit que ce n'était pas aujourd'hui qu'il commencerait,
Que ce n'était pas mon jour.
Je me demande comment j'ai pu revenir,
Alors que presque tous mes camarades ne reviendront jamais.
Je remercie ta grand-mère de m'avoir attendu,
De ne pas m'avoir envoyé cette lettre que de nombreux soldats ont reçue.
Je la remercie de m'avoir redonné de suite une raison de continuer.
Elle me manque, ma Françoise,
Et toi, ma Louise, ma petite-fille,
Tout ce que j'ai connu, ce que j'ai fait,
Et ben, quand je te vois,
Je me dis que ça en valait bien la peine.
Ton grand-père Jean.